TV : Mediapro a le pouvoir, la LFP va bien négocier

En raison de la crise sanitaire et de ses conséquences financières, Mediapro souhaite repousser son premier versement et même renégocier le montant des droits TV de la Ligue 1. Et malgré le contrat signé, le diffuseur a de grandes chances de parvenir à ses fins.
A peine nommé, Vincent Labrune se retrouve confronté à un dossier particulièrement périlleux. Le président de la Ligue de Football Professionnel doit déjà gérer le mécontentement de Mediapro qui, en plus de réclamer un délai supplémentaire pour le premier versement, une demande refusée, réclame la renégociation des droits TV de la Ligue 1. Compte tenu de la situation des clubs, l’ancien patron de l’Olympique de Marseille sera tenté d’envoyer balader Jaume Roures. Mais pour Etienne Moatti, l’instance n’a pas d’autres choix que d’écouter le dirigeant espagnol.
« Il pratique une forme de chantage sur la Ligue, a dénoncé le journaliste sur La Chaîne L’Equipe. C’est-à-dire qu’il dit “maintenant, la situation est difficile donc il faut se mettre autour de la table pour négocier.” Enfin, il y a un contrat qui a été établi, il ne devrait pas y avoir de négociations, il faut juste payer. Seulement, il sait très bien qu’il est dans une position de force parce que la saison a démarré, la Ligue 1 a un contrat avec Mediapro, vous pouvez faire quoi si Mediapro ne veut pas payer et veut renégocier ? »
Un fonds chinois comme seule garantie
« Vous êtes bien obligés de les écouter parce que vous n’avez pas de solutions dans l’immédiat. Il n’y a pas de garanties bancaires données par Mediapro au moment de la signature des contrats. Il y a une garantie de l’actionnaire. L’actionnaire principal est un fonds chinois donc on peut imaginer une complication pour aller retrouver cet argent si jamais il n’y a pas de versement de Mediapro », a prévenu Etienne Moatti, forcément inquiet pour l’avenir du foot français.