TV : L’IPTV a explosé avec Téléfoot, les pertes sont immenses

Alors que le conflit entre Mediapro et la Ligue de Football Professionnel fait rage, la direction de Canal+ s’est immiscée dans la crise.

Il faut dire que la chaîne cryptée est aux premières loges dans cette guerre qui oppose Mediapro à la LFP. Deuxième diffuseur de la Ligue 1, C+ a du mal à comprendre la stratégie du groupe audiovisuel espagnol. Après avoir gelé ses versements, la maison mère de la chaîne Téléfoot cherche à renégocier le contrat des Droits TV signé avec la Ligue en 2018. Tout simplement parce que Jaume Roures n’arrive pas à rentabiliser son média, avec ses 600 000 abonnés. Surtout que dans le même temps, l’arrivée de Téléfoot, et de son abonnement à 25 euros par mois, a provoqué l’explosion du piratage, comme l’explique Maxime Saada. « On observe une véritable explosion du piratage depuis le lancement de Téléfoot… Quand des mauvaises habitudes se prennent, il est très difficile de revenir en arrière », a lancé le président de Canal+. Un constat partagé par Pierre Rondeau.

« Les pertes sont peut-être de 300 ME cette saison avec l’arrivée de Téléfoot »

« Le piratage, c’est un élément de la négociation des Droits TV. Il y a quelques mois, il y avait presque deux millions de pirates en France. Sur une rencontre de Ligue 1, ça montait autour des 350 000 téléspectateurs sur internet. Mais depuis Téléfoot, on ne sait pas si ce chiffre a augmenté ou pas. Le piratage, une menace pour l’économie des Droits TV ? Bien évidemment. En 2019, le piratage coûtait déjà 100 millions d’euros de pertes par an aux diffuseurs de la L1, à savoir Canal+ et beIN Sports. Si à cela vous ajoutez ce nouveau diffuseur qui impose un autre abonnement, le consommateur sera poussé vers l’IPTV. Actuellement, les pertes sont peut-être de 300 ME cette saison avec l’arrivée de Téléfoot. Ce serait extrêmement dommageable pour le foot français. Et pour sortir de cette spirale de piratage, le foot devrait s’inspirer de la musique, un secteur dans lequel tous les téléchargements se font sur Spotify… », a lancé le consultant de La Chaîne L’Équipe, qui sait que l’IPTV s’est multipliée dans les foyers des suiveurs du football français. En même temps, quand on sait que le prix de l’abonnement pirate à l’année vaut à peu près l’abonnement légal au mois pour suivre tous les matchs européens, certains n’hésitent plus à faire cette économie… Au grand dam des diffuseurs, de la LFP et des clubs français.