Droits TV : Le foot français joue sa survie, la LFP veut 300 ME
Ce lundi, la Ligue de Football Professionnel va connaître le dénouement de son nouvel appel d’offres pour les Droits TV de la Ligue 1.
Ce 1er février 2021 est un jour important pour l’avenir du football français. Alors que la L1 est plongée dans une crise sans précédent depuis le fiasco Mediapro, la nouvelle consultation médiatique du jour s’avèrera primordiale pour la suite de la saison. Si la Ligue n’attend pas forcément de bonnes nouvelles du côté de Canal+, qui a attaqué deux fois la LFP au cours des derniers jours, Vincent Labrune rêve d’une arrivée d’Amazon en L1. En attendant les résultats de l’appel d’offres, c’est l’incertitude la plus totale, comme l’explique Christophe Lepetit.
« Si on est à 300 millions d’euros, cela posera des questions »
« Les enjeux sont très importants : pour la Ligue et les clubs, sur le plan économique. Depuis la dernière échéance, qui a fait l’objet d’un prêt de la LFP, les clubs ne touchent plus ou quasiment plus de droits TV car seuls tombent les montants versés par Canal + et Free. On a des clubs qui font face à de grosses difficultés de trésorerie. L’enjeu majeur est de savoir le montant qui va être obtenu par la LFP et à partir de quand les clubs vont pouvoir encaisser à nouveau des droits TV. L’autre enjeu est un enjeu d’image. Depuis de trop nombreux mois maintenant, le football français se débat dans cette crise des droits TV. Cette situation a probablement assez duré et il faudrait désormais retrouver de la visibilité pour le football français, savoir qui diffusera les matchs pour la fin de saison et pour les trois prochaines. Il faut espérer qu’il y ait un résultat favorable. Je pense qu’il y aura des réponses ce lundi, mais il est possible que les réponses ne soient pas conformes aux attentes de la LFP et ne dépassent pas les éventuels prix de réserve. Dans ce cas-là, la LFP pourrait relancer une sorte de second tour. Ou bien elle devra passer par les négociations de gré à gré à l’issue incertaine. A moins qu’un nouvel acteur fasse monter les prix. 300 ME pour les lots de Mediapro ? C‘est très largement inférieur à ce que devait payer Mediapro sur le cycle. Et de fait quel que soit le résultat, si on est à 300 millions d’euros, cela posera des questions : comment le football français va s’adapter à cette diminution ? Il faudra très probablement en passer par une sorte d’avance de trésorerie sur la saison 2020-2021, pour permettre aux clubs d’amortir le choc et ensuite espérer que sur les saisons restantes du cycle, les clubs soient en mesure d’ajuster l’ensemble de leur structure de coûts, en particulier leur masse salariale », a détaillé, sur RMC, l’économiste du sport, qui estime donc que la faillite de clubs est possible en L1 si la LFP ne règle pas immédiatement cette crise des Droits TV…