L1 : Gilets jaunes, carnavals et course de chameaux, Vincent Duluc craque
Le calendrier de la Ligue 1 est devenu un incroyable casse-tête pour les suiveurs. Et Vincent Duluc en a marre
Tout le monde y est perdant. Les matchs sont déplacés ce qui empêche parfois les supporters ou les spectateurs venant de loin de s’y rendre – surtout quand ils sont ensuite recasés un mardi à 19h00 -, les diffuseurs sont mécontents avec l’audience perdu et les tribunes clairsemées montrées à l’antenne, et les entraineurs ainsi que les joueurs perdent leur rythme, avec 15 jours sans jouer puis parfois deux matchs dans la semaine. Chaque semaine, les reports s’accumulent et ne laissent qu’un match ou deux au feu « multiplex » du samedi soir. De quoi désoler Vincent Duluc, qui s’en émeut dans L’Equipe ce dimanche.
Quand est-ce qu’on joue ?
« Un multiplex à deux matches, c’est un duplex, un petit théâtre de deux pièces à l’horizon rétréci, alors que l’avantage théorique d’un multiplex consiste justement à ne pas être obligé de regarder tous les matches et à se laisser porter par l’illusion du flux, du reflux et du voyage, du nord au sud et d’est en ouest. Hier soir, c’était d’Angers à Reims et retour, ce qui n’était pas un dépaysement énorme, même si la route est belle. Alors on a fait notre multiplex tout seul, on a zappé d’une chaîne à l’autre comme un réalisateur à deux doigts, on a même failli siffloter le tu-tu-lu-tu-tu des buts du grand multiplex de fin de saison, pour faire comme si, et puis on s’est souvenu que ce n’était pas la même chaîne. Du coup, pour tout vous dire, et par exemple la vérité, tout cela commence joyeusement à nous courir sur le haricot, ces calendriers sens par-dessus tête, parce qu’il y a des gilets jaunes aux ronds-points, des carnavals dans le centre-ville et des courses de chameaux à Doha, autant d’événements moins inattendus, c’est vrai, qu’un grand match de Coupe d’Europe à Rennes. Quand est-ce que l’on rejoue vraiment ? Est-ce que Rennes va demander à reporter son match de Ligue 1 contre Lyon pour pouvoir préparer son match de Coupe de France contre Lyon ? On se moque, mais gentiment, et puis c’est seulement parce qu’on a le temps, parce que ce samedi soir nous a laissés avec deux matches et quelques plages d’ennui sur lesquelles étaler notre morne humeur », a ironisé la plume de L’Equipe, pour qui le rendez-vous du samedi soir, qui ne concernait déjà plus que les amoureux du ventre-mou, va finir par être totalement zappé du paysage du football français.