IPTV : Un milliard d’euros de pertes ? Pierre Rondeau rétablit la vérité
Pour lutter contre le streaming illégal autour du football français, certains hommes politiques réclament la fermeture des sites d’IPTV.
Cette saison, la question des Droits TV est beaucoup moins taboue qu’il y a un an, quand Mediapro et sa chaîne Téléfoot laissait le foot français dans un bourbier. Avec Canal+ et Amazon, les clubs de L1 sont entre de bonnes mains jusqu’en 2024. Mais ce n’est pas pour autant que tous les problèmes sont réglés. Car si le nombre d’abonnés aux diffuseurs du championnat de France est assez élevé, avec notamment 1,4 millions pour Prime Vidéo, le piratage provoque de grosses pertes financières pour les clubs et les instances. D’après Claudia Cohen, le trou est effectivement colossal. « Pour le football, les pertes s’élèvent à environ un milliard d’euros pour les ayants droit, soit les diffuseurs et la Ligue. Avec quatre millions de pirates, le piratage est devenu le deuxième diffuseur de football en France, derrière les cinq millions abonnés de Canal », a lancé la journaliste du Figaro sur BFM TV.
« Le manque à gagner pour les diffuseurs TV de sport serait de 260 M€ »
Un discours démonté par Pierre Rondeau. « Un milliard de pertes pour le football à cause du piratage ? Déjà, ce n’est pas ce que dit le récent rapport du CSA qui parle d’un manque à gagner de plus de 200 M€. Puis même, si on suppose 667.000 utilisateurs “pirates” qui renoncent à un abonnement Canal à 39 €, ça fait 320 M€. Dans le dernier rapport Hadopi, le milliard atteint concernait l’ensemble des acteurs victimes du téléchargement et du piratage : musique, série, film et sport. Pas seulement le football. Et enfin, le manque à gagner pour les diffuseurs TV de sport serait de 260 M€. Beaucoup disent que même si le streaming devait définitivement s’arrêter, les “pirates” n’iraient pas automatiquement sur le payant. Selon l’étude, 10 % des utilisateurs de streaming seraient prêts à payer plus de 30 € par mois. Surtout que 57 % des “pirates” ont déjà un abonnement à une chaîne de sport donc on ne peut pas les compter x fois et les cumuler dans le manque à gagner. Donc quand bien même, le milliard est loin », a précisé, sur Twitter, l’économiste du sport, qui sait que le piratage reste un fléau dans le football français.