Canal+ : « Un management par la peur », la rédaction est sous pression
Alors que Canal+ est toujours au coeur de l’actualité concernant les Droits TV de la Ligue 1, la rédaction des sports de la chaîne cryptée traverse une période compliquée…
Après les licenciements de Sébastien Thoen et de Stéphane Guy, les journalistes de C+ vivent dans la peur. Si la plupart d’entre eux gardent le silence, pour éviter de perdre leur emploi, certains n’hésitent pas à se confier… en restant « anonyme par peur de représailles », comme l’explique Le HuffPost. Il faut dire que les dernières semaines ont été difficiles à Canal. D’abord avec l’éviction de Sébastien Thoen. Après celle-ci, une lettre de soutien avait été signée par 150 salariés, avec l’aide de la Société des Journalistes. Des signataires qui ont tous reçu des pressions, via « un management par la peur qui n’est pas sans rappeler celui à CNews ». Par la suite, le licenciement de Stéphane Guy a provoqué un vrai traumatisme. « En le licenciant, la direction envoyait un message fort : à partir du moment où Stéphane était mis à la porte, ils ont démontré qu’ils étaient prêts à mettre n’importe qui dehors », explique un salarié de la Quatre. Désormais, la rédaction des sports vit dans le malaise : « On ne peut rien faire, car on sait que sinon on est le prochain à se faire couper la tête », « On a tous tellement peur qu’on se dit que si on fait une référence trop prononcée à Stéphane Guy, on risque le blâme ».
« La direction de Canal est prête potentiellement à laisser partir la moitié des journalistes sportifs »
Si la grève est écartée, certains n’ont pas hésité à aller contre leur direction, avec notamment un rassemblement de soutien à Stéphane Guy, de manière cachée et dans un certain anonymat. Face à cette situation-là, plusieurs journalistes ont pensé à quitter le navire. Sauf qu’entre la crise du Covid-19 et la fermeture prochaine de la chaîne Téléfoot, il ne fait pas bon d’être au chômage dans le monde médiatique… « Les places sont chères dans le climat actuel et on sent que la direction de Canal est prête potentiellement à laisser partir la moitié des journalistes sportifs car derrière, ils savent qu’ils peuvent constituer un vivier avec de nouveaux talents facilement », explique une source syndicale sur le site français, qui précise aussi que la direction de la chaîne cryptée voudrait une « équipe plus docile et qui respecterait sagement la ligne Bolloré en restant dans le rang »… Pas de quoi voir l’avenir en rose, au moment où Canal+ cherche à récupérer les Droits TV de la L1 au plus bas coût possible.