TV : Comment TF1 et M6 sabotent les droits de l’EdF
Lancé par l’UEFA, l’appel d’offres pour les droits TV des matchs de l’équipe de France a été un échec. En cause, l’alliance entre TF1 et M6, les actuels co-diffuseurs et seuls prétendants pour la prochaine période.
Pour les quatre matchs de Ligue des Nations en juin 2022, comme pour les Euros 2024 et 2028, les droits TV de l’équipe de France n’ont toujours pas trouvé preneur. L’UEFA a bien lancé un appel d’offres, finalement déclaré infructueux puisque les actuels diffuseurs TF1 et M6 n’ont pas atteint le prix espéré. Au lieu des 3,5 M€ par match actuellement payés, les deux chaînes privées ne souhaiteraient plus dépasser les 2,5 M€. Et aucune des deux ne semble vouloir surenchérir. Rien de surprenant pour l’économiste du sport Pierre Rondeau, qui souligne l’alliance entre les deux groupes.
« Depuis quelques mois se trame une révolution dans le cercle très restreint des médias, TF1 et M6 préparent en effet une fusion en vue de constituer l’un des plus grands groupes audiovisuels d’Europe, trustant plus de 70% du marché publicitaire, a rappelé le chroniqueur de So Foot. Autrement dit, on est en train de créer un monstre. Et ce monstre réunit précisément les deux diffuseurs des matchs de l’équipe de France. Il est donc logique d’imaginer qu’une entente, même officieuse, ait pu être passée entre les deux acteurs, dans le but de s’entendre sur le prix et de ne pas surenchérir face à la proposition de l’un ou de l’autre. »
« Parfaitement interdit, direz-vous. Mais l’Autorité de la concurrence veille au grain et condamnerait tout trafic d’influence ou entente illicite. Sauf que, autre élément à prendre en considération, selon une information donnée par le quotidien économique Les Échos, les dirigeants de l’Autorité de la concurrence seraient poussés vers la sortie par le pouvoir politique car ils s’opposeraient à la fusion TF1-M6, a relayé l’économiste. Comment contrôler et sanctionner si on lâche autant de lest pour favoriser et soutenir cette union ? » L’autre problème, c’est qu’aucune autre chaîne en clair n’a les moyens, ou n’est autorisée à transmettre une offre. Un casse-tête pour l’UEFA et la FFF, qui compte évidemment sur l’argent de ces droits TV.