TV : Pourquoi le piratage peut tuer tout le foot français…
Alors que les yeux des suiveurs du football français sont rivés sur la guerre entre Mediapro et la LFP, le piratage continue de prendre de l’ampleur…
Avec la multiplication des chaînes sportives payantes, le foot français court un peu à sa perte. Car si un fan de ballon rond veut regarder tous les matchs, il doit s’abonner à cinq médias différents, à savoir Canal+ (L1, Premier League), beIN Sports (Liga, Bundesliga, Serie A, L2), RMC Sport (PL, Ligue des Champions, Europa League), Téléfoot (L1, L2, C1, C3) et Eurosport (Coupe de France). Au final, c’est un chèque d’une centaine d’euros qui doit tomber chaque mois pour suivre le foot. De quoi freiner certains suiveurs, qui n’hésitent plus à regarder les rencontres avec du piratage. Un fléau qui coûterait entre 100 et 500 millions d’euros par an aux diffuseurs. Autant dire que le marché des Droits TV est compliqué, surtout que la France est le pays avec la plus faible législation contre le piratage sportif en Europe… Un vrai souci, d’après les dires de Laurent de Camas.
« Le piratage, c’est un problème majeur »
« C’est un problème qu’on porte depuis longtemps, avec d’autres : on avait avancé dans le cadre du projet de loi audiovisuel sur plusieurs mesures et en particulier une très importante, qui est que l’on puisse par des systèmes techniques, casser les adresses des sites de live streaming et empêcher les consommateurs de regarder ces sites. C’est que l’on appelle l’injonction dynamique. L’idée c’est qu’un juge puisse d’une manière automatique imposer l’arrêt par un hébergeur, par un fournisseur d’accès à Internet voire même par un réseau social de casser ces sites. Cela a été mis en place au Royaume-Uni avec succès. Le piratage, c’est un problème majeur, parce que cela peut réellement tuer tout le système économique et tout le modèle économique du sport, allant des ayants droits jusqu’aux éditeurs en passant par le sport amateur puisque c’est une chaîne de valeurs qui n’est pas limitée aux ligues et aux chaînes payantes. C’est un point critique », a lancé, sur So Foot, le Managing Director de beIN Sports France, qui sait que l’arrivée d’un pure-player mondial comme DAZN, le « Netflix du sport », est pour le moment impossible en France… De quoi freiner encore plus le développement de la L1.